GROS PLAN SUR…LES AUTOS A PÉDALES DU MARKETING ! – N° I –

Aujourd’hui, Jeudi 10 Mai… Et mon dernier billet date du 17 Mars dernier ? Rassurez-vous, je n’ai pas abandonné mes petites, j’ai seulement prêté une attention particulière à ce nouveau phénomène de société en ce début du 20 Siècle, LE MARKETING ! Mais LE Marketing, celui qui permettait quelques fois au Papa acquéreur d’une voiture neuve de grande marque de se voir offrir en cadeau une auto à pédales de la même marque.
Quelle idée géniale ! Mais de qui ? Qui l’a mise en application cette idée ? Qui l’a développée ?
Vaste question qui autorise bien 2 mois d’études approfondies.
L’industrie Américaine s’est lancée très tôt sur cette voie, avec Henri Ford et son modèle « T », aussitôt suivit par… Tous les autres.
En France, le grand communicant de l’époque, aujourd’hui reconnu, c’était André Citroën, mais Louis Renault ne s’en était pas laissé compter ? Alors ? Que dire d’Ettore Bugatti ?
Nous savons que Citroën avait acheté des Milliers de Citroënnettes à la Société Paulin RATIER à Montrouge (92) et à Figeac (46). Mais A.G. (A.GARNIER à Paris 13e) produisit dés 1929 les C6 à moteur électrique.
Je joins sous ce texte la photo de la première facture émise par Paulin Ratier à Monsieur André Citroën en personne, datée du 14 Novembre 1924, étant précisé que le destinataire est le « Service Jouets », pour la livraison des 5 premières Citroënettes (n° 1 à n° 5) au prix unitaire de 400 F. Nous pouvons constater sur cet intéressant document que, si le coût de la livraison s’élevait « à l’unité à 30 F., les pompes à air ne seraient facturées q’ultérieurement, avec les trousses à outils ». La commande ayant été émise le 26 Juin 1924, plus de 4 mois auront donc été nécessaires à la fabrication des 5 autos.

Nous savons également que A.G. avait, au début des années 20, les faveurs de Renault pour fabriquer entre autres les superbes KZ à carrosserie Weyman, en conduite intérieure à quatre portes et deux places en tandem, de vraies merveilles ! Équipées de phares électriques, klaxon, pare-chocs et pneus gonflables, ces jouets restent encore aujourd’hui parmi les plus aboutis de l’histoire de l’automobile à pédales. Je ne possède pas hélas de photo de ce modèle.
Nous savons enfin que Devillaine a commercialisé des auto à pédales au losange, dédiées à Renault, à partir de 1929 sous la marque DEVISIX, quand A.G. débutait la fabrication des « Incroyables » Citroënnettes C6 électriques. Petits bijoux de réalisme, écolo avant l’heure. Avec la très belle DEVISIX NN ou encore le modèle R pour Renault, Devisix sortait aussi le modèle B pour Bugatti. Si les R1 et B1 étaient fabriquées en tôle émaillée, sans accessoire, les modèles R2 et B2 recevaient déjà l’éclairage électrique à l’avant, un frein et un tableau de bord et toujours des pneus pleins en 250X17. Les modèles R3 et B3 étaient équipés en plus d’une plaque avec éclairage arrière, de pare-chocs double tube avant et arrière, et de pneus pleins 250X27. Pour les R4 et B4 c’était LE Grand Luxe ! Elles recevaient en plus un pare-brise, des rayons vissés et des pneus gonflables 250X40, le top du top !

Mais le Summum, le nec plus ultra, le chic du chic, la sportive des sportives, reste bien sûr la BUGATTI Baby type 52. Quelle allure ! Monsieur Ettore en aurait offert quelques-unes à ses bon clients ? Il est certain qu’à l’origine c’est un modèle réduit de la type 35, à moteur thermique 1 cylindre, qu’il fit fabriquer dans ses ateliers en 1927, pour les 5 ans de son deuxième fils Roland. C’est ensuite un modèle 52 à moteur électrique qui fut élaboré à la demande de nombreux clients. D’une longueur de 1,80m son capot détachable, sous lequel se logeait la batterie, comportait 16 louvres. Le moteur électrique de 12 V. fabriqué spécialement pour cette auto par « Paris-Rhône » était situé à l’arrière. C’est à la fin de l’année 1927 que la « Baby 52 » fut rallongée pour atteindre sa longueur définitive de 1,91m , avec un capot comptant désormais 19 à 22 louvres (selon la bonne volonté du carrossier). La belle pouvait ainsi se donner à des utilisateurs de plus grandes tailles.

Construite sur un châssis métallique en U les 2 longerons se réunissaient à leurs extrémités à l’aide de nombreux rivets, le plancher s’insérait en sandwich avec la carrosserie. Le siège et le capot restaient démontables. Équipé d’une direction à vis sans fin, ce bolide était monté sur quatre roues à bâtons et à tambours, en fonte d’Alpax, au plus pur style Bugatti. Il utilisait des pneus à talon Dunlop Cord « Juvenil » aux dimensions bien connues des collectionneurs d’Euréka : 350 X 55. Un grand levier situé à l’extérieur de la carrosserie actionnait les freins à câbles tandis que de très chics sangles en cuir maintenaient la roue de secours et le capot. Une réelle beauté ! ! ! Son succès mondial incontestable lui vaut aujourd’hui une cote très élevée et de nombreuses copies, alors… gare aux contrefaçons ! ! ! Même les numéros peuvent être falsifiés.

Je ne résiste pas à l’envie, pour clore ce billet, de vous proposer quelques photos d’un type 35 « baby électrique » construite à quelques exemplaires en Angleterre par un ancien employé de Molsheim, et 3 clichés d’une vraie « 37 », en ÉTAT D’ORIGINE, propriété d’un couple de passionnés qui parviennent à faire résonner en toutes saisons, et avec le plus grand respect, les entrailles de leur exceptionnelle machine tout en lui prodiguant avec amour des soins presque quotidiens. Un grand BRAVO à vous deux, Bénédicte et Sébastien.

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